" Vous vouliez me voir, Maître ? "
Je m'agenouilla, le salua et me releva, le visage ne dégageant aucune expression.
Le Maître resta assis sur son fauteuil, la face voilée par une cagoule noire, tout comme ses vêtements. Il semblait ennuyé et impatient.
" Oui, N°13 "
Sa main tapotait le bord du fauteuil, et je me dis que cela était mauvais signe.
" Alors ? "
Fit-il, en faisant allusion à ma mission.
" Dianna s'est enfuie, transformée en loup. Elle est partie à Central. J'ai aussi trouvé un vampire nommé Stéphane. "
Le Maître frappa sa bouteille de cognac, celle installée sur la petite table basse, à côté de son trône.
" Tu as échoué. C'est la première fois. "
Un sourire narquois s'étira sur son visage, signe de mauvais présage. Je frissonna, me demandant quelle nouvelle horrible allait-il me réserver cette fois-ci.
" Tu commences à te rouiller ... continua-t-il. N'est-ce pas ? "
Il marqua un temps de pause. Je resta bouche bée, choquée de ses paroles incompréhensibles.
" C'est pourquoi j'ai demandé à mes chercheurs de mettre au point une nouvelle machine, plus rapide, plus forte, plus perfectionnée que toi ! Elle sera quasiment parfaite ... Mais ... Pour la terminer, mes scientifiques ont besoin de quelque chose pour que l'opération marche ... "
Je n'en revenais pas !
* Ce salop ... * Pensais-je.
" Quelle est cette chose, Maître ? "
Il rigola, un rire gras, montrant son ivresse puis, il reprit :
" TOI ! "
" C'est une blague ?! "
Fis-je.
Il donna l'ordre à ses hommes de m'attraper mais, c'était peine perdue. Je m'enfuis en sautant par la fenêtre, me demandant ce qui lui avait pris.
Bien sûr, il me prenait pour un joujou, son cabot mais, il n'avait jamais été ainsi par avant, aussi ivre et cruel.
N°47 m'attendait dehors. Je m'accouru vers lui, le pris par le bras, et l'entraîna au loin.
" Nous devons fuir ! Partir loin ! "
***************************************************************************
Nous courûmes pendant ce qui me semblait des heures. J'étais presque essouflée.
Une grotte se trouvait à notre portée, quelque mètres à gauche. Nous nous y arrêtâmes, pensant pouvoir nous cacher ici.
Je m'assis par terre. N°47 fis de même.
* Si seulement ... *
Je leva la tête au ciel, la tristesse se lisant sur mon visage.
N°47 le remarqua et posa sa mains sur ma joue. Je me laissa glisser dans ses bras et m'endormis peu après.
Je sombris dans les ténèbres du sommeil et des rêves, ou plutôt, des cauchemars ...